Notre équipe GlioME explore depuis plusieurs années la nature et les propriétés des cellules du cerveau susceptibles de donner naissance aux gliomes afin de trouver notamment des marqueurs spécifiques des cellules tumorales qui pourraient ensuite être ciblés par des molécules thérapeutiques. C’est dans ce contexte que nous étudions depuis bientôt vingt ans le marqueur appelé A2B5, exprimé à la fois dans le cerveau normal au cours du développement et chez l’adulte, et dans les gliomes.
Nos travaux précédents ont montré que le marqueur A2B5 permettait d’identifier spécifiquement les cellules souches cancéreuses de glioblastome responsables de la chimio-radio-résistance de ces tumeurs. L’expression de ce marqueur est également corrélé à la croissance tumorale.
Dans cet article de recherche fondamentale, nous rapportons les travaux que nous avons menés sur l’étude du potentiel thérapeutique de la neuraminidase qui agit sur les cellules de glioblastomes qui expriment le marqueur A2B5 en altérant leur prolifération, leur auto-renouvellement et leur migration. La neuraminidase pourrait donc constituer une option thérapeutique pour les patients porteurs de glioblastome, mais son utilisation en clinique nécessite maintenant un développement spécifique incluant l’évaluation de son activité en combinaison, et l’optimisation de sa galénique.
Le microenvironnement tumoral des glioblastomes joue un rôle essentiel dans divers processus favorisant la progression tumorale, tels que la prolifération cellulaire, la survie cellulaire, la migration et l'invasion, l'angiogenèse, le métabolisme cellulaire, la résistance aux traitements, et enfin la suppression de la réponse immunitaire.
Cette revue a été réalisée dans le cadre du GoPA (Groupe Préclinique de l’ANOCEF, Association des NeuroOncologues d’Expression Française). Elle fait un état des lieux exhaustif des connaissances actuelles sur le microenvironnement tumoral du glioblastome qui représente désormais une cible incontournable pour le développement de thérapies efficaces. Il s’agit d’un axe de recherche majeur de notre équipe GlioME.
Cet article de recherche translationelle réalisé notamment en collaboration avec la Plateforme INteractome Timone (PINT) de l’Institut de Neurophysiopathologie rapporte la preuve de concept qu’il est possible d’utiliser la technologie appelée Nano-DSF associée à l’intelligence artificielle pour détecter rapidement une altération moléculaire spécifique du glioblastome, l’amplification de l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor), à partir d’un simple prélèvement de plasma sanguin.
En effet, la technologie appelée Nano-DSF (Nano Differential Scanning Fluorimetry) permet l’analyse de la stabilité des protéines du plasma sanguin, sur un profil dit de dénaturation. Les profils de dénaturation obtenus sont spécifiques d’un état pathologique (glioblastome, cancer du poumon, mélanome, cancer colorectal…) et très différents de ceux de la population saine.
Dans cette étude, les analyses vont plus loin et démontrent que la comparaison, par intelligence artificielle, de différents profils de dénaturation au sein du groupe des patients porteurs de glioblastomes, peut également différencier ceux qui portent des altérations de la protéine EGFR de ceux qui n’en portent pas.
Cette technologie pourrait donc être un outil très utile pour aider à la mise en évidence rapide de ce biomarqueur diagnostique prédictif, et à une meilleure orientation thérapeutique des patients.
Dans cet article de recherche translationnelle, réalisé en collaboration avec des membres du réseau RENOCLIP-LOC (Réseau national de Neuro-Oncologie CLInico-Pathologique pour les tumeurs rares du système nerveux central), notre équipe de biopathologie a analysé une petite série française de 22 gliomes diffus présentant une altération chromosomique particulière, la fusion FGFR3::TACC3.
Cette étude multicentrique a permis de mieux caractériser ces tumeurs rares et encore peu décrites d’un point de vue clinique, pathologique, moléculaire et épigénétique et de mettre en évidence des marqueurs pronostiques. Ainsi, un âge supérieur à 40 ans au diagnostic, une mutation du promoteur de TERT, et une fusion FGFR3::TACC3 de type Exon17::Exon11 sont des marqueurs de mauvais pronostic.
De plus, cette étude a révélé l’importance de rechercher la fusion FGFR3::TACC3 dans les gliomes diffus sans mutation du gène IDH et présentant à l’histologie une composante de type oligodendrogliale. En effet, en présence de cette fusion, les patients pourraient bénéficier de thérapie ciblant cette altération comme les inhibiteurs de FGFR.
Toutefois, les résultats de cette étude obtenus sur un petit groupe de patients doivent être confirmés, et l’efficacité thérapeutique des inhibiteurs de FGFR reste malheureusement encore limitée.
Cette étude a été réalisée dans le cadre du réseau POLA (dédié à la Prise en charge des tumeurs Oligodendrogliales de haut grade), auquel appartient notre consortium en Neuro-Oncologie du CHU Timone. La cohorte POLA constituée de plus de 1400 patients atteints de gliomes de haut grades est une ressource précieuse pour mener à bien des études réstrospectives sur ces tumeurs.
Dans cet article de recherche clinique, 39 patients adultes de plus de 70 ans, et présentant un gliome de haut grade avec une mutation du gène IDH, issus de la cohorte POLA ont été étudiés. Il s’agit de la première étude caractérisant ce groupe tumoral peu représenté chez les patients âgés, et elle a pu être réalisée grâce à la cohorte POLA bien documentée.
Dans la population jeune, les gliomes IDH-muté ont généralement un meilleur pronostic que les gliomes IDH-wt, mais peu d’études ont été réalisées sur ce type tumoral chez les patients de plus de 70 ans. Cette étude a permis de montrer qu’il en était de même chez les personnes âgées : les patients avec un gliome IDH-muté ont un meilleur pronostic que ceux avec un gliome IDH-wt. De plus, cette étude a permis de dresser un bilan sur le mode de prise en charge de ces patients pour à terme peut être le modifier et l’adapter, en proposant nottament une radio-chimiothérapie peu envisagée à l’heure actuelle. Enfin, elle a mis en évidence des facteurs pronostiques spécifiques à ce groupe tumoral de patients âgés, tels que la mobilité, les troubles neuropsychologiques, l'indice de masse corporelle et l'autonomie. Il serait intéressant d’évaluer ces facteurs en clinique afin de stratifier ces patients en fonction de leur risque, et aider l’orientation des choix thérapeutiques pour optimiser leur prise en charge.
Ci dessous le lien pour visionner le replay des tables-rondes de la journée du 7 décembre. 1ère Journée sur le Cancer du Cerveau qui a réuni 5 associations de patients et qui a pu être réalisée grâce au soutien des laboratoires Novocure, GlioCure et Hemerion Therapeutics.
Victoria Hein a soutenu avec brio sa thèse "Cellules souches de glioblastome et gangliosides : vers de nouvelles approches thérapeutiques" . Elle a reçu les félicitations du Jury. Ces travaux ont été réalisés grâce à votre soutien.
⏰ J-7 avant la toute première Journée nationale du Cancer du cerveau en France !
? Pour l’occasion, l’Association pour la Recherche sur les Tumeurs Cérébrales-ARTC, l’ARTC Sud, Oligocyte Bretagne Ouest, Des Etoiles Dans La Mer-Vaincre le Glioblastome, et Plus cérébrale que nous tumeur organisent une matinée de tables-rondes sur le thème « Comment améliorer la vie des patients atteints de cancer du cerveau ? ».
? Au programme de cette matinée : une masterclass sur l’état des lieux de l’épidémiologie, la recherche et les traitements du cancer du cerveau en France, suivie de deux tables-rondes axées sur la prise en charge des patients et leur accompagnement au quotidien.
? Pour suivre ces échanges et en savoir plus sur le Cancer du Cerveau
RDV le 7 décembre en direct sur YouTube, de 8h à 12h. Pour
recevoir le lien, merci de vous inscrire via le formulaire suivant :
https://docs.google.com/.../1FAIpQLSc7yWsgXAHgAf.../viewform
Le Comité Scientifique du Cancéropole PACA a retenu le projet : "Génération d'un inhibiteur optimisé des protéines inhibitrices de l’apoptose pour lutter contre la résistance aux traitement dans le glioblastome" qui sera financé par l'Artc Sud pour un montant de 30 000 euros.
Ci après un résumé du projet